Arbeca

C’est la troisième commune la plus habitée de Les Garrigues, avec 2288 habitants.

Au sommet de la colline, il y a les ruines de l’ancien et puissant Château des Ducs de Cardona, dont l’origine est une forteresse arabe conquise vers la moitié du XIIe siècle. La population s’est développée en se protégeant à ses environs.

Au XVIIIe siècle, le duc de Medinaceli, seigneur d’Arbeca, est le propriétaire du château. Il a introduit à la ville la variété d’olive arbequine apportée de Palestine et à partir de laquelle on produit l’huile d’olive de Les Garrigues. La promesse d’un réal de billon pour chaque olivier planté incite sa culture par toute la contrée. On considère cette variété comme l’une des meilleures du monde, aussi bien par sa production et regularité que par la qualité de son huile.

Au XXe siècle, en plein centre de l’enceinte historicoartistique, formée par les ruines de la muraille du château et une partie de ses tours, on a construit l’école et on a planté de végétation ses alentours.

Au pied du château et en flânant par la ville, on trouvera l’Église Paroissiale de Sant Jaume, construite pendant le XVIIe siècle et consacrée l’an 1686 sur un plant de croix latine de belles et grandes proportions. Dans les rues et sur les places qui l’entourent il y a des arches, des façades en pierre et blasons héraldiques, des coins poétiques d’empreinte médiévale comme l’angle en arches de la place de l’Església avec la rue de Sant Feliu, ou bien les arches de l’Esparter et du Duc de la place Major.

A 4 km de la ville et sur une petite colline il y a la Chapelle de Sant Miquel, une ancienne église du village disparue de Les Borgetes de Salena. C’est une chapelle romane, de plant rectangulaire, d’une seule nef, protégée par trois contreforts majestueux et faiblement éclairés par une fenêtre originale et artistique en forme de meurtrière. Pendant les dernières années on y a fait des travaux d’aménagement et elle est devenue un site très attractif pour y passer un jour de détente.

Tout en marchant 2 km en direction de Juneda, on arrive à la Font de la Juliana, une source naturelle d’eau creusée au substrat argileux, basal qui jaillit latéralement et de forme ininterrompue. La structure, construite entre les XVe et XVIe siècles, comprend une pièce couverte d’une splendide voûte de pierre qui, en plus de la conserver propre, elle reduit l’évaporation et elle assure son emmagasinage. Cette fontaine citerne d’ouvrage civil est le souvenir d’un temps où l’eau était une ressource rare et dont la provision obligeait à faire de grands efforts pour assurer son approvisionnement. Le travail de tailleur de pierre est très soigné. Les travaux de drainage ont permis de la récupérer et d’assurer sa conservation.

Au centre du village il y a un moulin à huile connu comme le Molí d’Argilés, un moulin qu’on a pu récupérer presque tout entier. Il est dans une enceinte pas très grande mais avec des meules en pierre très impressionnantes. Probablement il est du début du XIXe siècle et les presses hydrauliques qu’on a ajoutées sont des années vingt du dernier siècle. Le moulin a cessé de fonctionner après la Guerre Civile Espagnole.

Au nord-est de la municipalité, on trouve la division de campagne dels Vilars, toponyme qui réunit, dans ce cas, l’existence de deux gisements archéologiques : une ville romaine sans creuser, presque inédite, et une agglomération du premier Âge de Fer – forteresse construite environ 750 a. C. – qui est arrivée jusqu’à l’époque ibérique du IVe siècle a.C., et elle a été abandonnée peu après 350 a.C. Les gens constructeurs de la première agglomération s’y sont installés pendant la deuxième moitié du septième siècle, peut-être vers le troisième quart, et on y a construit les logements et le système défensif pour les protéger : murailles, tours et chevaux-de-frise, et plus tard, on l’a renforcée extérieurement. La forteresse constitue un ensemble archéologique exceptionnel et unique dans notre pays lequel fut déclaré, l’an 1998, bien culturel d’intérêt national par la Generalitat de Catalogne. Depuis 1985 on y fait annuellemnt des campagnes de fouilles subventionnées par la Generalitat, sous la direction scientifique d’archéologues de l’Universitat de Lleida. Les résultats obtenus sont spectaculaires.

Dans la banlieue et situées sur la colline en face de la ville, on trouve les ruines de l’Ermitage de Santa Catalina, qui semble dater du commencement du XVIIIe siècle. De nos jours, il ne reste de l’ancien Ermitage qu’une petite enceinte avec un portail en pierre, ruines de murs, la lanterne et les pieds en pierre pour y mettre les croix quand on faisait le chemin de croix par la Semaine Sainte.